BRUXELLES (AFP) - Christine Arron, lauréate du 100 m (10.97), a été la meilleure des Français engagés dans la cinquième étape de la Golden League d'athlétisme, embellie par le record du monde sur 10.000 m de l'Ethiopien Kenenisa Bekele (26:17.53), vendredi soir à Bruxelles.
Bekele, 23 ans, a ôté près de trois secondes à son ancienne limite (26:20.31) établie le 8 juin 2004 à Ostrava (République tchèque).
Désormais, l'athlète de Bekoji peut être considéré comme le plus grand spécialiste de fond de l'histoire. Champion olympique sur la distance, 8 fois champion du monde de cross-country, Bekele est un extra-terrestre.
Plus modestement, après le coup d'arrêt (4e) de Zurich, Arron a repris sa marche victorieuse dans la Ligue d'Or.
En l'absence de l'Américaine Lauryn Williams et de la Jamaïcaine Veronica Campbell, qui l'avaient précédée en Finlande, la double médaillée de bronze (100 et 200 m) des Mondiaux a justifié son niveau, en descendant une nouvelle fois sous les 11 secondes.
"Ces derniers jours n'ont pourtant pas été faciles. Je commence à peine à me remettre des Mondiaux qui ont été éprouvants. Ensuite, après Zurich, à cause de cet été pourri, j'ai attrapé un rhume", a souligné la Guadeloupéenne.
Le Martiniquais Ronald Pognon avait, lui, à affronter l'Américain Justin Gatlin, roi inconstestable de la ligne droite. Isolé au couloir 9, Pognon a pris un remarquable départ. Mais, mis en orbite après la mi-course, Gatlin a passé le Français aux 70 m pour s'imposer en 9 sec 99/100, contre 10 sec 05/100 pour Pognon.
"C'est un super chrono et je pouvais encore faire mieux sans une erreur à mi-course. Mais ce n'était pas simple en partant au couloir 9. Je pense que j'étais en tête aux 50 m mais, à ce moment-là, mon bassin est parti en arrière", a remarqué l'athlète de l'Essonne, heureux d'avoir "retrouvé des sensations que je n'avais plus ces derniers temps".
Les représentants français du demi-fond ont été moins performants que leurs collègues sprinteurs.
Mehdi Baala, éliminé sur la distance en demi-finales des Mondiaux, n'a jamais été en mesure d'inquiéter les meilleurs sur 1500 m. En 3:33.37, le Strasbourgeois a pris la 5e place d'une course dominée par le jeune Kényan Daniel Komen Kipchirchir, autre déçu de Helsinki, qui s'est imposé devant le Bahreïnien Rashid Ramzi, double champion du monde (1500/800 m).
Egalement cinquième, le Messin Bouabdellah Tahri a été dépossédé du record d'Europe du 3000 m steeple par le Néerlandais Simon Vroemen (8:04.95), avec lequel il le partageait (8:06.91).
"Je n'y ai pas cru suffisamment. C'est dommage car il y avait un bon coup à jouer. Mais, après un bon départ, j'ai été absent pendant 500 m", a regretté Tahri.
Le bon coup, c'était évidemment la tentative contre son record du monde (7:53.63) que le Qatarien et ex-Kényan Saif Saaeed Shaheen, invaincu depuis 3 ans, avait annoncé.
Mais, trop tôt livré à lui-même, Shaheen n'a réalisé que la meilleure performance mondiale de la saison (7:55.51), et aussi sa 24e victoire d'affilée.
La perchiste russe Yelena Isinbayeva était triste. La fille volante n'a pas cette fois amélioré son record du monde qu'elle a tenté vainement à 5,02 m.
Sa collègue de Volgograd, Tatyana Lebedeva, a quitté pour sa part le stade Roi Baudoin le coeur léger. En remportant le concours du triple saut (14,94 m), elle a franchi l'avant-dernier obstacle qui la sépare du jackpot d'un million de dollars.
