Les supporteurs de Sedan ne sont pas ceux du PSG ou de Rotterdam qui viennent de se distinguer à Paris et Nancy. Pour calmer les esprits, le dialogue s'impose. Avec succès.
ILS s'étaient baptisés les « Bouledogues ». Début 2000, Sedan vient de remonter en première division. Un enthousiasme exubérant s'empare d'une poignée de supporteurs. Les Bouledogues manient les fumigènes et l'insulte comme personne. « Des zozos qui voulaient faire comme les « grands », singer les kops parisiens ou marseillais », note un observateur.
Un autre monde
Pascal Urano, le tout puissant patron du CSSA, a fini par mettre les pieds dans le plat. Convocation, remontée de bretelles. Les « zozos » avaient le choix : cesser de confondre le stade Dugauguez avec un champ de bataille ou en être définitivement exclus. La leçon a porté. « Depuis, le groupe a été dissous et les supporteurs sont calmes. N'allez pas réveiller l'eau qui dort », sourit Serge Marchetti, chargé de l'organisation et de la coordination des matches du CSSA.
En matière de supporteurs, Marchetti sait de quoi il parle. Avant Sedan, ce Toulonnais pur sucre était le monsieur sécurité de l'OM. « Un seul virage du Vélodrome, c'est la capacité totale de Dugauguez, un stade à taille humaine. Un kop marseillais, c'est 5.000 personnes. A Sedan, la moyenne est de 130 abonnés ». Bref, un autre monde.
Mais pour anticiper d'improbables débordements, le CSSA a tout de même édicté une règle limpide : tolérance zéro et dialogue. « En début de saison, on réunit les cinq kops. L'enthousiasme est recommandé dans les limites de l'esprit sportif. En échange, le club les aide », résume Marchetti. Contre Lyon, le CSSA a ainsi offert les 24.000 feuilles d'un tifo géant. Et le 28 novembre, il a invité les huit uniques supporteurs qui ont fait le déplacement niçois.
Mais la sérénité d'un match, ce sont aussi les stadiers. En moyenne 150 et jusqu'à 210 ou 260 pour accueillir Lyon et Marseille. A ajouter à 25 à 100 policiers, selon les matches. « L'avantage, ici, c'est que tout le monde se connaît. Quand des jeunes font les imbéciles, les spectateurs font eux-mêmes le ménage », conclut Marchetti.
Un Stade « citoyen »
source:l'union.fr