Loeb veut bien patienter
Vainqueur du rallye d'Allemagne, dimanche à Trèves, Sébastien Loeb (Citroën Xsara) file vers un second titre mondial. Pourtant, le Français ne sait pas encore de quoi demain sera fait. Après avoir affiché une certaine impatience, Loeb a rencontré Claude Satinet, le patron de Citroën, dimanche matin. Un entretien que le boss n'avait pas programmé mais qu'il a finalement jugé nécessaire suite aux interrogations de son champion fortement courtisé par Ford.
Loeb a déclaré : «Oui, je suis prêt à attendre un peu que Citroën se détermine sur son avenir». Sans doute d'ici fin septembre, on saura si la marque aux chevrons reviendra en rallye en 2007 après la décision de Jean-Martin Folz, président du groupe PSA, de mettre un terme à l'aventure rallye de Citroën et Peugeot à la fin de cette saison.
«Qu'est-ce que cela fait d'accumuler les victoires, les records ?
Ce qui me plait, c'est de prendre du plaisir dans la voiture, la bagarre pour la victoire. C'est sûr que c'est sympa. J'ai été champion du monde, c'était mon objectif. Maintenant si on peut battre des records, des trucs comme ça, c'est du bonus. C'est toujours bon à prendre.
Comment expliquez-vous votre outrageuse domination cette saison ?
Je ne sais pas. J'ai pris de l'expérience l'an dernier, j'ai affiné des tas de choses, la façon d'être efficace dans tous les types de virage. Là-dessus, j'ai progressé. Il y a Michelin qui a fait un pas en avant sur la terre, ce qui nous a permis de revenir dans le coup. Et même être plutôt devant la concurrence. Et puis Citroën a bien travaillé. C'est une équipe qui prend tous les détails au sérieux. L'accumulation de tout ça, fait que l'on a une voiture très performante, très fiable. J'ai entièrement confiance en elle. Et puis dans cette équipe tout le monde se connaît. C'est un de nos avantages. Beaucoup voyaient notre voiture trop vieille en début d'année. C'est en fait une force. Au bout de cinq ans, la Xsara est quasiment parfaite.
Vous avez rencontré M. Satinet dimanche matin, que vous a-t-il dit ?
Il m'a demandé si j'avais eu connaissance de ses propos à la presse. Voilà, il ne m'en a pas dit plus. Mais c'est vrai, il a l'air plutôt optimiste pour 2007. Ils attendent la décision de la FIA en octobre. C'est vrai que pour moi, c'est long. Mais bon, on verra. En tout cas, les choses ont l'air de commencer à bouger. C'est quand même bien parce que jusqu'ici rien ne bougeait.
Vous a-t-on donné un ultimatum pour vous déterminer ?
Les ultimatums, ce n'est pas aux seules équipes de les fixer. Actuellement, il y a deux pilotes, Marcus (Grönholm) et moi, qui sont sur le marché et nous bloquons un peu tout parce que l'on attend des propositions de différents constructeurs. Nous sommes les deux à tenir le marché. C'est sûr qu'il y en a qui vont vouloir prendre une décision prochainement.
Etes-vous prêt à attendre un peu, car il est possible que Citroën soit fixé avant le Conseil mondial ?
Oui, je suis prêt à attendre un peu. C'est certain. Maintenant, il faudra voir selon les ultimatums que l'on va me poser, si Citroën prend plus ou moins confiance dans l'avenir. On verra bien si ça va plutôt en évoluant favorablement ou pas.
Avez-vous conscience que votre départ chez Ford pourrait nuire à l'avenir de Citroën en rallye ?
Oui et non. Je ne suis pas non plus le seul pilote du marché. Mais c'est vrai que si Citroën revient, ils aimeraient bien que je sois avec eux... Et inversement.
Avez-vous une date limite ?
Il n'y en a pas. Tant que j'ai une voiture en début de saison, tout va bien. Il faudra voir selon tous les constructeurs, leurs ultimatums.»