Le week-end prochain, la F1 passe de son circuit le plus récent – l’Istanbul Park en Turquie – à son tracé le plus chargé d’histoire : Monza. Utilisé pour la première fois en 1922, le circuit en activité le plus ancien d’Europe a organisé davantage de Grands Prix que n’importe quel autre tracé.
Cette saison, le Grand Prix d’Italie sera le 55ème à se dérouler sur l’Autodromo Nazionale di Monza, qui a été absent du calendrier une seule fois depuis la création du championnat du monde, en 1950 : c’était en 1980, lorsque le Grand Prix d’Italie se déplaça à Imola (avant que ce dernier ne tienne son propre Grand Prix, celui de Saint- Marin.)
Monza, qui se situe dans un parc de la banlieue nord de Milan, n’est pas seulement le circuit le plus chargé d’histoire, c’est aussi le plus rapide. En 2002, Juan Pablo Montoya a qualifié sa Williams BMW chaussée de pneus Michelin à 259.827 km/h, le tour le plus rapide de l’histoire de la F1.
Michelin jouit d’un palmarès très honorable sur le circuit de Monza. C’est le pilote Ferrari Jody Scheckter qui a signé la première victoire remportée par le manufacturier français sur ce circuit – ce qui lui a assuré du titre mondial de cette année-là.
Depuis, Michelin y a signé cinq autres victoires, avec Alain Prost (Renault, 1981), René Arnoux (Renault, 1982), Nelson Piquet (Brabham BMW, 1983), Niki Lauda (McLaren-TAG Turbo, 1984) et Juan Pablo Montoya (Williams BMW, 2001.)
L’an dernier, ici-même, Jenson Button (BAR Honda) était le mieux classé des pilotes chaussés de Michelin, en troisième place.
Le nombre de victoires de Michelin en F1 continue de se rapprocher des nombres à trois chiffres : ce week-end, la société va tenter de remporter sa 14ème victoire de la saison et sa 89ème victoire depuis ses débuts en championnat du monde de F1.
Pierre Dupasquier : Directeur Michelin Compétition
« Monza se caractérise par des vitesses très élevées - plus de 360 km/h - et des courbes délicates à haute vitesse. Ce qui entraîne des contraintes très élevées sur les pneus arrière. Comme sur l’ensemble des circuits que nous rencontrons, les manufacturiers doivent opter pour un compromis. En dépit des charges imposées par les virages ultra-rapides, tels que Biassono et la Parabolique, l’usure des pneus n’est pas excessive sur cette piste. En revanche, ce manque d’usure combiné aux hautes vitesses atteintes grâce aux longues lignes droites, génère des températures de pneus élevées. »
« Par conséquent, sur ce tracé peu pénalisant dans les parties sinueuses mais sollicitant dans les lignes droites à haute vitesse, nous sommes obligés d'utiliser une gomme particulière. De plus, à Monza, les pilotes freinent plus tôt que sur les autres tracés de la saison, en raison des appuis relativement faibles, ils ont donc besoin d’une adhérence constante » ajoutait Pierre Dupasquier.
Le point de vue du pilote : Jarno Trulli, Toyota
« La principale caractéristique de Monza, c’est les très hautes vitesses que l’on atteint sur ce circuit. On y tourne avec très peu d’aileron, il y a beaucoup de très gros freinages, et il faut une bonne traction pour s’extraire des virages lents. Côté pneus, il est essentiel de trouver le bon compromis de constance et de performance, mais le risque principal, c’est le bullage. C’est ce qu’il faut éviter. Dans ce but, il faut tout particulièrement prendre garde à contrôler la situation à la sortie des virages lents. J’ai toujours beaucoup aimé l’ambiance de Monza, et ce circuit m’a d’habitude bien réussi. J’espère bien y signer un nouveau bon résultat ici. »