L'affaire n'a évidemment rien à voir avec celle des fameux foulards qui agitent sporadiquement les établissements scolaires, mais on a néammoins appris mercredi, au tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, que les foulards du club de football sedanais peuvent aussi faire parler d'eux. Surtout quand ils ne sont pas dûment agréés par les responsables marketing du CSSA.
Une Yougoslave, Milunka Radosavljevic, comparaissait en effet à la barre du tribunal_ représentée par son avocat _ pour avoir été surprise, par des agents des douanes, en train de vendre, avec ses enfants, des foulards et drapeaux aux couleurs du célèbre club, dans l'enceinte des gares de Sedan et de Charleville-Mézières, le 4 juin 2005. Ce jour-là se disputait, au Stade de France à Saint-Denis, la finale de la 88e édition de la Coupe de France, entre l'AJ Auxerre et le CS Sedan-Ardennes (ndlr : nous y fûmes battus 2 à 1 et, à l'issue du match, Guy Roux annonça son départ).
Profitant du grand nombre de supporters se rendant à cette rencontre historique, Milunka Radosavljevic leur proposait, avec sa famille, de grandes écharpes et des drapeaux rouges et verts, avec écrit en très gros Allez Sedan et les mentions «Finale de la coupe de France 04/06/2005 Saint-Denis Paris».
En tout, il y avait ainsi quelque 200 drapeaux et 300 écharpes, ainsi qu'une trentaine d'autres à la fois rouges, vertes et bleues, associant le CSSA et l'AJ Auxerre, dont les cartons saisis ce jour-là et placés sous scellés, avaient été apportés dans la salle d'audience, afin que le tribunal pût juger, sur pièce, de la différence entre ces articles et ceux habituellement vendus par le club de Sedan en ses boutiques.
A dire vrai, la différence en question n'était pas évidente du tout, hormis peut-être le logo
emblématique, avec son sanglier et c'est donc dans cette brèche que le conseil de la «contrebandière» s'engouffra, pour s'opposer aux termes de la comparution, à savoir : «Détention de produits revêtus d'une marque contrefaite» et «détention et transport de marchandise réputée importée en contrebande».
Faisant valoir que la couleur rouge, pas plus que la couleur verte et, évidemment, encore moins le nom de Sedan, ne sauraient être des marques déposées et que tout le monde a donc le droit de les utiliser, il réfuta ainsi les arguments de Me Florian Auberson, avocat du CSSA, de Michel Perpette, responsable marketing du club, et ceux du représentant des douanes, qui avaient naturellement soutenu le contraire, les couleurs en question étant celles du club… depuis 1929, en dénonçant ainsi la volonté délibérée de créer une confusion chez le consommateur.
Le tribunal a finalement tranché en donnant raison aux uns et aux autres. Comme la prévenue avait acheté, régulièrement, semble-t-il, ses drapeaux et ses foulards dans un magasin de la rue du Temple à Paris, prétendûment sans savoir qu'il ne s'agissait pas de produits authentiques, elle a été relaxée pour les faits de contrebande.
En revanche, elle a été condamnée pour détention de produits revêtus d'une marque contrefaite à 1.500 euros d'amende douanière.
Quant au CSSA, il a obtenu ce qu'il avait demandé : un euro symbolique ; son avocat ayant en effet expliqué qu'il ne s'agissait pas de faire de l'argent avec cette histoire, mais simplement de marquer le coup, afin que nul produit dérivé ne soit vendu hors des services commerciaux du club.
On se souvient qu'il y a quelque temps, dans le même registre, un cafetier de Sedan avait déjà été rappelé à l'ordre par le CSSA pour avoir fait imprimer, sans autoristion, des maillots portant le logo du club.
contrefacon pas bien
allez sedan